Insert’assur : Comment l’assurance, à travers Insert’assur, peut participer avec les collectivités à l’insertion sociale ?
Interview de Maurice SALVATOR dans "Le tête à tête Décideurs" sur BFM TV
Insert Assur : l’association des courtiers d’assurances pour l’Economie Sociale et Solidaire
Maurice SALVATOR (PDG de Gesco S.A.S.) : Bienvenue à tous pour notre 12è visio-conférence !
Mesdames et messieurs les maires, réprésentants des collectivités territoriales, maisons de l’emploi et PLIE, avez-vous pensé au rôle que pourrait jouer l’assurance dans l’insertion ?
Je vous propose de consacrer cette session au projet que nous menons dans le cadre d’Insert Assur, l’association à laquelle GESCO a été la première société de courtage à adhérer, et que son président Jean-Louis BIAUJEAUD va vous présenter.
J.L. BIAUJEAUD : Bonjour, et merci à GESCO de me donner cette opportunité.
Comme vous le faisait remarquer M. Claude ALPHANDERY, l’assurance pourrait, dans l’ESS, jouer un rôle beaucoup plus important qu’elle ne le joue aujourd’hui, comme par exemple dans le domaine de clause sociale, où elle est quasiment inexistante !
Maurice SALVATOR : Une des raisons est peut-être la complexité des marchés d’assurance, non ?
J.L. BIAUJEAUD : C’est exact. Il est moins difficile de « clauser » un marché de travaux publics, où le pourcentage de main d’oeuvre est plus facile à apprécier, mais il y a d’autres freins, comme celui de la relative méconnaissance, par les facilitateurs et par les donneurs d’ordres, des mécanismes assurantiels et des rôles respectifs des professionnels assureurs (sociétés d’assurances, mutuelles, institutions de prévoyance), courtiers, agents, gestionnaires.
Maurice SALVATOR : D’où l’intérêt de votre association, de fédérer diverses compétences ?
J.L. BIAUJEAUD :
- Celles de « techniciens » des assurances, comme celles, reconnues, de GESCO
- Celles d’assistants à appels d’offres
- Et bien sûr, celles de facilitateurs
C’est ainsi que nous avons rencontré M. Robert GOMINET, ancien facilitateur, et très impliqué dans l’insertion dans les territoires.
M. GOMINET : Bonjour à tous ! Le secteur de l’insertion professionnelle, et au sens large, de l’inclusion, a évolué depuis 20 ans. Fort de l’essor de l’ANRU et du développement des clauses d’insertion, ce secteur est devenu vecteur d’innovation sociale, de création de nouveaux marchés et de nouveaux types de coopération économiques.
En tant qu’ancien facilitateur, je mesure les opportunités qu’il représente actuellement.
J.L. BIAUJEAUD: L’expérience de Robert nous sera très précieuse, dans le cadre de nos rapports avec ses anciens collègues ainsi qu’avec les assistants à appels d’offres, dont plusieurs sont ouverts à notre démarche.
M. DENIS (Maison de l’Emploi) : Comment solutionnez-vous le problème de la localisation des heures d’insertion ? Dans le cadre d’un marché de travaux, les heures sont effectuées sur place, mais dans le cadre d’un contrat d’assurances, le travail s’effectuera peut-être à Niort, pour des garanties souscrites à Marseille !
J.L. BIAUJEAUD : C’est une des difficultés que l’on peut effectivement rencontrer. D’où l’occasion pour moi d’attirer l’attention des donneurs d’ordres sur l’intérêt de faire participer si possible les professionnels locaux de l’assurance qui seront souvent les mieux placés pour pourvoir les heures d’insertion.
M. J.-P. M. (Maire) : Pour quelle raison ?
J.L. BIAUJEAUD : Dans le cadre d’un appel d’offres, c’est souvent un « groupement » qui répond : un assureur (société d’assurance, mutuelle ou institution de prévoyance), un courtier – ou agent – et parfois un gestionnaire. Or, comme le faisait justement remarquer M. DENIS, l’assureur retenu sera parfois éloigné géographiquement de l’assuré. D’où un éventuel problème relatif à la localisation des heures d’insertion.
M. A.F. (Maire) : A côté de la « clause d’insertion », vous avez évoqué la « convention ». Comme disait le Maréchal Foch : « De quoi s’agit-il ? »
J.L. BIAUJEAUD : Si le développement de la « clause d’insertion » est le premier objectif d’Insert’Assur, il ne faut pas se cacher que la route sera encore longue avant de généraliser sa pratique. De plus, tous les marchés d’assurance – loin s’en faut – ne seront pas « clausables ». Voilà pourquoi nous avons travaillé sur la « petite soeur » de la clause : la « convention ».
Contrairement à la « clause » qui ne concerne que les appels d’offres, la « convention » concerne toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Ce qui représente un potentiel très important. Mais je vais laisser M. SALVATOR vous parler de la première convention : la convention Insert’Assur Services aux salariés, puisqu’il en est le maître d’oeuvre.
Maurice SALVATOR : Merci. Le principe d’Insert’Assur « Services aux salariés » est le suivant : lorsqu’une entreprise confiera à GESCO le placement et la gestion de ses plans « Prévoyance » et « Complémentaire santé », nous affecterons – sans aucune majoration de prix – une partie de la prime à la mise en place d’une conciergerie d’entreprise.
Intervenant 1 : En quoi cette convention contribue-t-elle à l’insertion ?
Maurice SALVATOR : Et bien, c’est parce que notre partenaire référent est une entreprise d’insertion : la Conciergerie Solidaire, qui, à chaque service de conciergerie mis en place, « mettra en face » des heures d’insertion. Mais Mme Margaux CHARPENTIER vous en dira plus !
Mme Margaux CHARPENTIER (La Conciergerie Solidaire) : Bonjour à tous ! La Conciergerie Solidaire s’inscrit parfaitement dans la démarche d’Insert’Assur, car l’un de nos objectifs est en effet de favoriser l’insertion de personnes éloignées de l’emploi et de soutenir les acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire, en mettant en oeuvre une activité de conciergerie d’entreprise locale, sociale et responsable.
Tout cela est possible grâce à la formation aux métiers de « concierge » que nous proposons comme support d’insertion par l’activité économique. En bref, en proposant toute une gamme de services adaptée aux besoins des collaborateurs, nous leur facilitons le quotidien, en améliorant la QVT dans l’entreprise, tout en ayant un impact vertueux sur l’emploi et le territoire !
M. R. G. (Maire) : Vous parliez de conventions au pluriel : d’autres exemples ?
Maurice SALVATOR : Bien sûr ! Vous avez tous entendu parler des « mutuelles » communales. Peut-être les élus que vous êtes en avez-vous mise une en place dans votre ville ?
Mme M. E. (Maire) : Dans notre ville, nous réfléchissons effectivement à conclure un partenariat avec un organisme d’assurances susceptible d’aider nos administrés. Et je dois dire que devant la diversité des solutions, nous hésitons !
Maurice SALVATOR : En tant que professionnels de l’assurance disposant d’un département prévoyance et santé, nous nous sommes posés la question de proposer nous-mêmes des solutions assurantielles répondant à ce besoin. Et puis, nous avons eu connaissance de celle initiée depuis plusieurs années par la FFMSC.
Ayant apprécié la qualité de leur démarche, et constaté que la solution proposée par nos confrères était la plus pertinente – juridiquement, économiquement et du point de vue de la gouvernance – nous avons préféré nous rapprocher de son président, Joël VERNIER, et de lui proposer d’avancer ensemble. Et je vous conseille, madame la maire, d’en faire autant !
Mme M. E. (Maire) : Et que faut-il faire, pour cela ?
Maurice SALVATOR : C’est très simple : écouter ce que va vous dire votre voisin d’écran, M. Joël VERNIER
Joël VERNIER : Bonjour, madame la maire. Je vous invite à vous rapprocher de Teddy DEKIMPE, l’un des animateurs de SOLIDAIRE ASSUR, cabinet de courtage membre de l’ESS, avec lequel nous avons établi un partenariat innovant.
Mais pour en revenir à l’objet de cette visio-conférence, lorsque Insert’Assur et GESCO m’ont présenté leur démarche commune dans le domaine de l’insertion, j’ai tout de suite vu que celle-ci s’inscrivait parfaitement dans la nôtre, et venait même la compléter utilement. Voilà pourquoi nous avons accepté de travailler sur le principe d’une convention « Insert’Assur – Mutuelle communale« .
Ca a également été l’avis de Teddy ! Ton commentaire, Teddy ?
Teddy DEKIMPE : Tout à fait ! D’autant plus que le projet de plateforme qu’Insert’Assur et GESCO étudient aujourd’hui, serait susceptible d’apporter des services très utiles aux assurés, tout en contribuant à l’insertion. Peut-être M. SALVATOR pourrait-il nous en présenter le principe ?
Maurice SALVATOR : Parmi les outils que nous pourrions en effet mettre à disposition des collectivités : la plate-forme, appelée provisoirement M.E.R.C.I. (Mise En Relation, Conseils, Informations). Celle-ci permettrait aux demandeurs de services une mise en rapport avec des entreprises d’insertion. Quelques mots du concepteur de cette plate-forme, Renaud de TOURDONNET ?
Renaud de TOURDONNET : M.E.R.C.I. serait une plateforme de contact permanent entre les collectivités locales, les associations et les entreprises, locales elles aussi. Nous connaissons bien aujourd’hui l’efficacité de la mise en relation sur le web. Elle permet l’instantanéité et la traçabilité des offres et des demandes, mais surtout, chaque intervenant recevra des confirmations, rapports et alertes par e-mail, ce qui permettra une meilleure coordination.
Pour la construire, nous aurons besoin de la participation de tous les acteurs de l’insertion professionnelle, en tant qu’inscrits, diffuseurs, lecteurs, utilisateurs des annonces… Nous tous formerons avec M.E.R.C.I. une nouvelle « communauté » en ligne, qui n’existe pas encore aujourd’hui, utile non seulement à l’insertion, mais qui permettra également de renforcer le lien social.
Intervenant 2 : Pratiquement, pour toutes ces actions, comment intervenez-vous ?
Maurice SALVATOR : Nous vous proposerons dans un premier temps un diagnostic effectué avec le concours des spécialistes d’Insert’Assur. Celui-ci pourra être purement « assurantiel », soit plus étendu, ceci en partenariat avec Responsacte, la société de Robert GOMINET.
Votre commentaire, Robert ?
Robert GOMINET (RESPONSACTE) : Le diagnostic territorial, selon Responsacte, consiste à faire un état des lieux du territoire (les acteurs présents, les enjeux, les dynamiques), afin de réfléchir aux solutions pertinentes et réalistes à mettre en place.
L’un des écueils, dans le développement d’actions d’insertion, et au sens large, d’actions sociales, consiste à appliquer de manière mécanique une méthodologie générale. Il est en contraire fondamental de comprendre les spécificités locales (via l’étude des profils des personnes relevant de l’insertion par l’activité économique, par exemple), et de construire avec les acteurs locaux les plans d’action (via des entretiens , réunions collectives, par exemple). La réussite de ces projets réside dans la capacité du process à prendre la mesure réelle des enjeux qui se jouent !
Maurice SALVATOR : Merci Robert ! Merci à vous tous ! Et pour tout complément d’information, n’hésitez pas à m’appeler, ou bien Jean-Louis BIAUJEAUD, au 06 11 98 86 65. Et dans l’attente de notre 13è visio-conférence !