Pourquoi une bonne politique RSE peut diminuer le risque environnemental, tout en profitant à l’entreprise.
Si la RSE est aujourd’hui reconnue en tant que déterminant économique dans les domaines sociaux, sociétaux, économiques et éthiques, et que l’ensemble des mesures volontaires – et parfois juridiques – qu’elle promeut, visant à créer des améliorations substantielles dans tous ces domaines, sont globalement connues, de nombreux experts s’accordent pour souligner que son rôle est moins déterminant dans le cadre des changements environnementaux.
La prégnance des questions environnementales et la nécessité d’une transition énergétique dues au réchauffement climatique nécessitent pourtant – et impérativement – de nouveaux modèles technologiques et d’usages sociaux.
Dans leur ouvrage « La responsabilité sociale des entreprises », présentant le résultat de plus de trente ans de réflexions et de travaux des enseignants de l’ESDES¹, Christian Le Bas et Sylvaine Mercuri Chapuis rappellent l’intérêt de l’hypothèse de Porter (Porter et Van der Linden 995) :
Selon l’hypothèse de Porter, l’entreprise, afin de se mettre en conformité avec les nouvelles réglementations environnementales, entreprend des recherches qui vont déboucher sur des innovations et, au bout du compte, malgré le coût, peut y gagner en termes de profitabilité.
Mais tous les experts s’accordent pour dire que la RSE n’est pas encore pensée dans ce cadre.
Depuis 2015, pourtant, la norme ISO 14001, dont le dernier examen date de 2021 – donc d’actualité – peut aider un organisme à obtenir les résultats escomptés de son système de management environnemental.
Ceci constituant une valeur ajoutée pour l’environnement, mais aussi pour l’organisme lui-même.
En interrogeant les entreprises sur leurs pratiques, l’enquête communautaire sur l’innovation / CIS 2008 permet de les sensibiliser sur les nombreux bienfaits environnementaux résultant de la production de biens et de services.
Le plus important est sans doute la réduction de l’empreinte carbone.
Pourquoi diminuer son empreinte carbone ?
Les émissions de gaz à effet de serre entraînent le changement climatique.
Notamment, le dioxyde de carbone ou CO2 dont la concentration a augmenté de 47 % depuis le 18e siècle. Il serait responsable de 65 % de cet effet de serre supplémentaire d’origine humaine.
C’est une menace pour toute la biodiversité, des océans aux forêts en passant par les humains et toutes les autres espèces animales.
Comment diminuer son empreinte carbone ?
Chaque aspect de l’entreprise peut contribuer à améliorer son impact environnemental : attitudes écocitoyennes, achats responsables, mobilité durable et fonctionnement global…
Parmi les mesures les plus efficaces :
1. Mettre en place les écogestes
Jeter les déchets dans la poubelle appropriée, réduire la température des locaux, éteindre les lumières, sont autant d’écogestes qui doivent devenir des automatismes pour tous les collaborateurs de l’entreprise.
2. Devenir une entreprise zéro-papier
Papier, encre, équipements divers créent des déchets directs. Une réduction d’achat de consommables sera obtenue en faisant évoluer l’entreprise vers le digital.
3. Utiliser le numérique à bon escient
Mais … le numérique présente lui aussi un impact sur l’environnement. S’ils offrent une solution à la consommation de papier, les data centers représentent d’énormes émetteurs de CO2. Une utilisation responsable est donc nécessaire, comme par exemple éviter l’envoi d’emails trop lourds. Lorsque des pièces doivent être jointes à plusieurs destinataires, il est préférable de partager un lien vers ces documents (via une solution de partage en ligne ou un répertoire partagé).
Utiliser également un moteur de recherche écologique comme Ecosia, qui compense ses émissions de CO2.
4. Recycler tous les déchets
Le tri des déchets fait partie des premières mesures mises en place pour réduire l’empreinte carbone d’une entreprise. Si les traditionnels : Papier/carton, métal, plastique, verre, bois, équipements électriques et électroniques, déchets industriels spécifiques… le sont en principe, penser également à trier les déchets biodégradables pour faire du compost, et aux cartouches d’encre vides qui peuvent être valorisées par recyclage ou par combustion.
5 – Réaliser des achats responsables pour émettre moins de CO2 en entreprise
Favoriser les circuits alimentaires courts, comme par exemple la livraison de fruits ou de viennoiseries en entreprise, pratique qui se démocratise.
Faibles distances à parcourir, emballages réduits au strict minimum, l’emploi local est favorisé et si l’entreprise dispose d’un service de restauration, cette réflexion peut être étendue à toutes les livraisons.
6. Faire appel à un fournisseur d’énergie renouvelable
Aujourd’hui, presque tous les fournisseurs d’énergie commercialisent de l’électricité verte.
Parmi eux, on peut citer Enercoop, ilek, ekWateur, OHM Énergie, TotalEnergies (anciennement Total Direct Énergie), Engie et même EDF.
Compte tenu de la complexité du marché, ne pas hésiter à solliciter l’expertise de l’ADEME², avec son label VertVolt, ou le classement de fournisseurs d’électricité de Greenpeace.
7 – Guider son entreprise vers la mobilité durable et réduire les déplacements domicile-travail qui non seulement contribuent à placer le secteur des transports parmi les plus gros émetteurs de CO2 de France, mais représentent en outre une source de stress importante pour les salariés : retards, accidents, embouteillages, etc.
Le télétravail permet d’optimiser la productivité des collaborateurs, tout en réduisant l’empreinte carbone, tout comme le covoiturage, l’autopartage des véhicules de fonction et l’évolution du parc automobile vers des modèles électriques.
8 – Impliquer l’ensemble des collaborateurs dans la politique RSE de l’entreprise
Pour réussir à réduire l’empreinte écologique de son entreprise durablement, l’implication de l’ensemble des collaborateurs s’impose.
Le sentiment de travailler dans une entreprise engagée est également valorisé.
9 – Optimiser l’ensemble des processus
Vaste programme ! Car cet objectif suppose, si l’on est un industriel, d’analyser toutes ses chaines de production, afin de détecter tous les points où des gaspillages d’énergie ou de matière sont susceptibles de se produire.
Idem pour les chaînes d’approvisionnement, dans le cadre des achats responsables qui doivent, dans la mesure du possible, être plus locaux, afin de réduire les transports.
10 – Mettre en place des actions de compensation carbone
Quoi qu’il en soit, et malgré toutes les mesures que l’on pourra prendre, produire pollue et génère du CO².
La neutralité carbone ne pourra être atteinte sans passer par une étape de compensation.
C’est en associant son entreprise à des actions de compensation carbone à travers la reforestation ou l’agroforesterie, que celle-ci pourra compenser les émissions qu’elle ne pourra réduire davantage.
Et la Loi, que dit-elle ?
L’article 75 de la loi Grenelle II indique que toutes les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés en France métropolitaine et de 250 salariés dans les régions et départements d’outre-mer, ainsi que les personnes morales de droit public de plus de 250 salariés et les collectivités de plus de 50 000 habitants sont assujetties à l’obligation de réalisation d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES).
Les entreprises doivent renouveler la collecte de données pour le bilan carbone tous les 4 ans, quant aux collectivités, elles doivent réaliser un bilan carbone tous les 3 ans.
Et pourtant, en 2018 seules 35% des entreprises, tous secteurs confondus, soumises à l’obligation de réalisation d’un BEGES s’y étaient conformées (contre 40% en 2017).
… ET L’ASSURANCE, dans tout cela ?
A chaque étape de la vie de l’entreprise : création, évolution des modes de production, acquisition, développement à l’international… son exposition face aux risques environnementaux évolue.
Maîtriser la réglementation et les obligations d’assurance est une nécessité, en France et dans le cadre de vos projets d’expansion à l’étranger, où les contraintes varient d’un pays à l’autre.
Cabinet de courtage d’assurances entreprises soucieux d’apporter à ses clients un service incluant le conseil en gestion de risques, nos experts vous accompagnent dans votre politique environnementale.
¹ Lyon business school – www.esdes.fr/
² Agence de la transition écologique – www.ademe.fr