« Suite au prochain numéro » ou l’histoire vraie d’un faux sinistre RC – Chapitre 1
La suite au prochain numéro sur votre email
le premier jeudi du prochain mois ou le 6 mars 2025
Interview de Maurice SALVATOR dans "Le tête à tête Décideurs" sur BFM TV
Un sinistre RC Pro, raconté en BD
Découvrez « Suite au prochain numéro », une histoire romancée signée GESCO Assurances. Cette BD inspirée d’un sinistre en Responsabilité Civile Pro (RC Pro) illustre comment un événement banal peut vite devenir un vrai casse-tête assurantiel !
Présentatrice du JT : Mauvaise nouvelle pour notre économie locale. A peine l’ancienne marque Panhard ressuscitée qu’elle a dû mettre en place une procédure de chômage partiel. Notre envoyé spécial est sur place.
Envoyé spécial du JT : Que s’est-il passé, M. le Directeur ?
Directeur de Panhard SA : Un retard de livraison de notre sous-traitant, les Ets VIGIER, a entraîné un arrêt de la chaîne. Pour en limiter l’impact, nous avons été amenés à stocker nos automobiles sur une aire de stationnement provisoire, ce qui représente des coûts importants. Et, en attendant, nous avons été contraints à mettre une partie de notre personnel en chômage partiel.
Le lendemain, réunion de crise chez VIGIER S.A. De gauche à droite, Francis, Responsable Juridique, Marc, PDG, Patrice, Responsable Logistique.
Marc : Ce retarde de livraison, Patrice, à quoi est-il dû ?
Patrice : A une mauvaise organisation, dont je porte l’entière responsabilité. Encore que…
Marc : Encore que ?…
Patrice : Encore que celle-ci ait été validée par le cabinet d’audit qui a vérifié nos process, l’année dernière.
Marc : J’ai déjà reçu une mise en cause de principe de la part de Panhard. L’addition sera salée. L’avez-vous estimée, Francis ?
Francis : Dans un premier temps, afin d’éviter l’aggravation de l’arrêt de chaîne, j’ai appris que notre client avait stocké 200 véhicules sur une aire de stationnement. Le coût de cette immobilisation étant de 1.000€ par jour, et les équipements en pouvant être en chaîne avant 10 jours, le coût de cette erreur est au minimum de deux millions d’euros.
Marc : Bref, un gros sinistre de responsabilité professionnelle ! Pour lequel nous sommes assurés, je suppose !
Francis : Hélas non ! Car si notre contrat garantit bien les dommages causés par un retard de livraison, la garantie est limitée aux cas où ce retard est dû à une cause accidentelle, un bris de machine, par exemple, ou un accident du camion qui livre les pièces.
En l’espèce, il s’agit de la survenance de plusieurs petites erreurs qui, individuellement, n’auraient pas été graves, mais dont la concomitance a été dramatique.
Marc : Ce qui est dramatique, c’est l’incompétence concomitante des membres de la direction de cette entreprise ! La vôtre, Patrice, pour la mauvaise organisation de nos process, la vôtre Francis, pour le manque d’analyse de nos risques, mais, si ça peut vous consoler, le plus incompétent, c’est moi en tant que patron !
Mais, dites-moi, Francis, vous évoquiez l’audit qui a vérifié nos process… Je dois avouer que je l’avais perdu de vue. Mais du coup, il me vient une idée qui pourrait nous sortir de là.
J’y réfléchis et reviens vers vous rapidement.
Une fois revenu dans son bureau, un verre de cognac à portée de main, Marc se remémore des événements intimes qui, n’ayant rien à voir avec les assurances, vont peut-être permettre de résoudre la crise.
Un an plus tôt
Marc : Tu vois, ce qui m’agace, chez toi et tes amis de gauche, c’est votre refus d’admettre le principe du « Toujours plus », comme dirait François de Closets. C’est pourtant le moteur, quelque soit le niveau où tu es.
Le mérite personnel et la progression, c’est çe qui compte. Si j’étais musicien professionnel, et que je gagne 2000 € par mois, je serais plus heureux de progresser de 50% que d’augmenter mon salaire de PDG de 10%, même si ces 10% représentent 50 fois plus.
Pierre : C’est plutôt facile de dire ça quand on vit dans un joli duplex sur l’Ile St Louis et qu’on gagne ce que tu gagnes !
Marc : Ah, critique pas mon argent ! Non seulement je ne le vole pas, mais en faisant bien mon travail, je fais progresser ma entreprise. Et ça crée de l’emploi pour ceux qui en cherchent !
Pierre : La classique ! Franchement, tu n’as pas honte de débiter des clichés aussi démodés ? Et ceux à qui tu crées des emplois, , comme tu dis avec un soupçon de condescendance, comme si tu donnais une pièce à quelqu’un dans le métro…
Marc : Ah voilà, tu vas dire que je les exploite ! Et bien, oui, c’est vrai, je les exploite un peu, mais personne n’est forcé de travailler chez moi ! Et puis, s’ils font du bon travail, ils peuvent progresser, eux aussi !
Pierre : Progresser sur l’échelle sociale ? Tu plaisantes ! Elle est plutôt bancale, l’échelle sociale française, non ?
Marc : Mais arrête donc de râler sur la France ! Ici, même en étant pauvre, tu peux vivre dignement ! Le SDF dont du parles, ici, il est soigné gratuitement, il peut manger presque gratuitement, et même boire un verre grâce aux cafés sympas. A l’échelle mondiale, le SDF français est presque un privilégié !
Claire: Tu t’imagines, toi, dans la peau d’un SDF ?
Marc : Je suis certain qu’en jouant de la guitare dans le métro, je pourrais gagner facilement un SMIC et demi !
Pierre: Tu paries ?
Marc : Je serais ridicule de ne pas relever le défi ?
Pierre : On met quoi en jeu ?
Marc : Un dîner dans un restaurant étoilé ?
Pierre : Va pour le restau étoilé !
Marie-France : Quand ils ont un peu bu, j’ai l’habitude, ils ont tendance à exagérer.
Un mois plus tard
Marc : Oui, je sais, je chante atrocement faux. Mais je vous promets que j’utiliserai vos dons pour prendre des cours de chant !
Merci, jolie voyageuse, pour ce beau sourire !
Et maintenant, je lance un ultimatum : si je n’ai pas réuni 5 euros avant le prochain arrêt, je massacre une belle chanson de Brassens !
Quelques minutes plus tard, arrivée à destination, la jolie voyageuse envoie du quai à Marc un petit coucou.
Une heure plus tard, quai du Châtelet. Jean, SDF, la cinquantaine chauve, interpelle le guitariste
Jean : Comment tu fais pour récolter tant de pognon ?
Marc : C’est comme avec les femmes, mon pote : faut à la fois les émouvoir et les faire sourire !
Une heure plus tard, de retour à son bureau, Marc compte sa recette métropolitaine, quand son portable sonne.
Marc : Bonjour Pierre ! Vous allez bien, Claire et toi ?
Pierre : Hello, Marc ! Tout va bien. Nous parlions de toi, tout à l’heure.
Marc : Pour se payer ma tête, j’imagine !
Pierre : Evidemment ! Alors bravo ! Je ne pensais pas que tu passerais à l’action. Comment ça se passe ?
Marc : Et bien écoute, pas trop mal ! Mais bon, ce n’est pas gagné. Attends, je te laisse : ma secrétaire vient d’entrer avec sa tête des mauvais jours !
La secrétaire : Mauvaise nouvelle, Marc ! Un préavis de grève !
Suite au prochain numéro, le 1er jeudi de chaque mois !